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(...) Poujol est un créateur de très grand talent, et ma visite à la Cultureinside gallery (1) me le confirma de manière éclatante. Sa belle, sa magistrale, je dirais même sa géniale œuvre est, ancrée dans une exquise matérialité qui, si elle doit tout à l’esprit, n’a strictement rien de religieux et résulte de geysers jaillissant de son subconscient dans une élévation tout à la fois optique et quasi-musicale. Un mot en particulier, cité dans le communiqué de presse, est chargé d’une signification quasi-ésotérique, non dans un sens surnaturel ou religieux, mais bien de secret, exigeant donc une pénétration subtile pour accéder à sa signification profonde : le mot trame. C’est donc au-delà de la grille apparente, superficielle et surajoutée, introduisant au mystère mais ne le résolvant en rien, que la trame profonde des toiles poujoliennes, une fois pénétrée et déchiffrée, entraîne le spectateur presque malgré lui vers des hauteurs qui font vibrer dans son esprit des harmonies insoupçonnées. Face à ces trames aux profondeurs insondables et aux interactions chromatiques mystérieuses, l’oeil du spectateur l’amène à ressentir des frémissements comparables à ceux que procurent au mélomane l’oreille caressée par des accords musicaux parfaits.
Au premier abord et compte tenu de ma pauvre connaissance de la scène artistique mondiale, je ne vois aucun comparant à la peinture de Pierre-Luc Poujol, si ce n’est... Attendez… Si ce n’est, justement, son harmonie, cette musique en fait, qui surgit du fond de sa trame graphique et chromatique un peu comme celle de l’immense artiste Markus Anton Huber. Mais si j’écrivis de ce dernier, que chacun de ses tableaux contenait un univers avec son temps de vie et la musique de ses courants, qui m’évoquait l’entrelacs formé par les accords de la «Toccata e fuga» de Bach, de ses vibrations et de sa fuite éperdue, l’univers de Poujol me rappelle, lui, davantage la «toccata» de Charles-Marie Widor. Plus linéaire, apparemment statique et moins tourmentée que l’abstraction de Huber, la vision, tout aussi abstraite, de Poujol, appelle davantage à la contemplation et à l’approfondissement qu’à une adhésion passionnelle.
Né en 1963 dans les Cévennes, Pierre-Luc Poujol est reçu aux Arts appliqués à Bordeaux en 1983, en sort major de sa promotion en 1985 et obtient à cette occasion le 1er prix de dessin et 1er prix de croquis. Il se lance alors dans la peinture tout en travaillant dans la publicité – ce qui l’amène à collaborer avec des artistes tels que Ben ou Combas... En 1992, il se tourne vers la communication et œuvre à la création du groupe Symaps... En 2000, il se rend en Palestine sous l’égide de l’UNESCO et sur invitation de Yasser Arafat, pour y recevoir de ses mains le premier prix de création de l’identité visuelle célébrant le bimillénaire de la naissance du Christ à Bethléem. Depuis 2007, Pierre-Luc Poujol se consacre à la peinture et à la sculpture dans sa maison-atelier aux portes de Montpellier. (...) Vous avoir introduis à la magie sans fond de ses peintures est pour moi une grande satisfaction et vous permettra, j’espère, d’accéder à un moment d’intense bonheur.
Giulio-Enrico Pisani, Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek, 17 septembre 2014
(1) Cultureinside gallery, 8, rue Notre-Dame, coin rue Chimay, Luxembourg centre
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